L’homme ne connaît pas la véritable nature
de l’Amour. Il en parle certes souvent avec persuasion,
conviction ou avec une feinte certitude, mais il ignore
à quel point l’Amour, dans toute sa splendeur
est tout autre chose qu’une simple sensibilité,
qu’une furtive émotion. L’Amour dans toute sa
plénitude englobe tout : l’UNIVERS et la VIE.
Tous les êtres vivants de la terre sont l’expression
de l’Amour comme le « son musical » combiné
l’est pour élever l’être vivant vers la
Beauté de tout ce qui existe revenant à
la vibration de l’Amour.
Ainsi, l’Amour n’est pas uniquement une question d’affinité
entre les êtres humains; c’est une « vibration
» impersonnelle, universelle, neutre, dépourvue
de sensiblerie. L’un des meilleurs exemples est la Nature
elle-même, la Terre. N’avez-vous jamais remarqué
à quel point l’homme inflige à celle-ci
aucun respect d’abord par ignorance, mais aussi par
« gloutonnerie » persuadé que la
terre est sa propriété pour toujours.
Combien des civilisations sont tombées, oubliées
fautes de discernement quand, la terre elle-même
reste à la disposition de l’être déchu
! Peu d’êtres sur terre manifestent l’Amour absolu.
Ils sont mêlés parmi le commun des mortels,
ils sont rarement des individus se chargeant exclusivement
des affaires politiques, religieuses ou autres. D’autres
gens sont appelés à s’occuper à
ce grand « train-train » comme un président
de la république, un roi ou un pontife religieux
quelconque. Mais il est fait allusion d’êtres
d’exception et ils sont rares, qui œuvrent dans la plus
grande discrétion sans tambour ni trompette concernant
essentiellement l’état et l’avenir de la TERRE
comme celui de l’HUMANITÉ Leur temps n’est pas
consacré pour des discussions interminables qui
n’aboutissent qu’à des conflits d’intérêts.
Certains sont connus du grand public et d’autres pas
pour les raisons que l’on connaît c’est-à-dire
à cause de l’inconstance et du manque de maturité
de l’homme.
L’Amour ne se présente pas toujours de façon
évidente ou plaisante. Parfois, il se «
déguise », il est austère, sévère
et agit avec une indifférence apparente. Il semble
regarder avec cruauté mais avec discernement,
on reconnaît vite son message apaisant et réconfortant
! Comme le disait un sage, « il faut parfois être
cruel pour exprimer la bonté ! » Toutefois,
il ne faut pas confondre les épreuves salutaires
de l’Amour dans la vie avec la terreur, autres atrocités
ou désordres mentaux qui sévit de par
le monde à chaque étapes ou période
de l’histoire humaine.
Comment cultive t-on la bonté ? Il est évident
que si nous sommes de nature renfermés, «
obstrues », enclins à nous laisser aller
aux extrêmes, il nous sera difficile d’être
compatissants, respectueux des valeurs humaines telles
la fidélité, l’honnêteté,
la franchise, qui plus est, de reconnaître la
valeur de la véritable tolérance.
Pourquoi faut-il aimer ? Non ! Nous ne sommes pas obligés
d’aimer pas plus d’haïr qui que ce soit. Libres,
nous le sommes ! Le choix nous est donné et cela
n’engage que nous. Cependant, tôt ou tard, nous
devrons accepter les conséquences inévitables,
logiques qui en découleront. Le libre arbitre
(ce choix) exclut bien entendu toute accusation concernant
les autres, d’où la nécessité de
la pratique de l’autodiscipline.
Penchons-nous à présent sur cette réflexion
concernant l’Amour :
Faut-il considérer à la lettre, les affirmations
faites par les grands penseurs modernes comme ceux du
passé concernant l’amour et ses effets sur les
relations humaines ? De quelle manière peut-on
appréhender, en toute franchise et en toute sécurité
l’amour tel qu’il nous apparaît ? Ou bien, il
semblerait qu’il existe plusieurs amours qui sont plus
ou moins contrôlés par l’homme en fonction
de ses réactions émotionnelles. L’Amour
est vraisemblablement une loi naturelle qui englobe
tout ; il s’est intégré dans le «
Fiat Lux » au moment même de la Création.
On entend souvent dire qu’il est absolu. Cependant,
si nous envisageons de comprendre ce qualitatif uniquement
dans son expression usuelle, nous risquons de nous heurter
sur des mots qui finissent par embarrasser notre mental
sans que notre réflexion aboutisse à une
conclusion plausible, sinon réconfortante.
A ce niveau de réflexion, notre conscience prend
acte des possibilités que la Nature est capable
de dispenser. L’Amour devient pour le moi une condition
par de là les contingences qui façonnent
notre vie au quotidien.
L’homme évalue les choses de la vie d’après
les modalités de son éducation reçue
dans un environnement propre à sa culture, à
sa race. La remarque entend bien qu’il ne soit pas possible
dans ce cas d’apporter un point de vue arrêté,
d’estimer sous forme de valeur humaine, la nature et
les caractéristiques qu’il conviendrait de donner
eu égard aux habitudes de chaque peuple. A moins
que celle-ci aille à l’encontre de la paix ou
d’un certain bien-être ou encore, porterait préjudice
à la sécurité, à l’ordre
de la société et à l’entente mutuelle
entre tous les pays du monde.
On serait tenté d’affirmer que l’Amour peut-être
évalué psychologiquement, qu’il soit possible
de lui attribuer un degré d’appréciation.
Ceci n’est qu’une relative conception n’ayant pour base
que des règles conventionnelles.
L’Amour, vu dans un domaine plus général,
plus large mais sacré, sous-entend un état
exempt de convoitise de toute nature. Il est qualifié,
le plus souvent d’universel.
Les soufis par exemple, exhortent que de tous les amours,
il y a d’abord l’amour de Dieu. D’autres, avancent qu’il
y a l’amour des êtres qui, par leur savoir, apporte
la santé, l’instruction, la joie, etc… (Les médecins,
les professeurs, les artistes…) Il y a aussi, disent-ils
l’amour pour la chose elle-même, telle la beauté
d’une fleur, le parfum, la nature. Toutefois, l’Amour
de Dieu paraît neutre et n’instaure aucune rivalité
directement ou indirectement. Les sentiments ou plutôt
les réactions opposées telle la haine,
la jalousie ou la vengeance ne peut faire obstacle à
cette élévation de l’esprit.
L’étude ne serait pas complète s’il
était fait abstraction du phénomène
du Désir.
L’amour en effet, est avant tout un état d’harmonie.
Il exclut toutes les influences perturbatrices. Il en
est de même des amours dits secondaires. Le désir,
est un de ses premiers pas qui motive l’individu à
aller plus loin dans sa recherche de satisfaction. Si
ce désir prend une orientation autre que les
qualités et les vertus attendues de lui, qu’apparaît
sa face dégradante, dérivant vers les
intentions comme la perversion et l’insatisfaction permanente.
Si l’homme s’efforce de combattre les vicissitudes de
la vie, désireux de réaliser un idéal
par l’amour, il recevra sans aucun doute les bienfaits
que procure la plénitude de la compréhension,
de la fusion créée par le partage, le
partage des éléments de paix sur toute
la surface de la terre. C’est pourquoi le désir
purement émotionnel, animal ou limité
au sens objectif, bien qu’il soit agréable et
délicieux à vivre finit toujours dans
les conditions telles que la société tente
aujourd’hui de se débarrasser.
Il y a des émotions qui s’accompagnent de plaisir.
Il est transféré harmonieusement vers
une personne ou une chose. Cet amour prend la dimension
d’une offrande, d’un appel pour accomplir l’idéal
prémédité. Il est cependant important
de comprendre que cet idéal ne sera pas forcément
ce que l’éthique ou la morale de l’instant considèrera
comme le summum de l’amour absolu.
L’amour a ses amours, comme ces amours ont leur spécificité
et leur limite. Nous ne pouvons contenter éternellement
un désir simplement parce qu’il procure un sentiment
de bien-être au corps et au mental. Ces amours,
sont des impulsions passionnelles qui nous arrangent
que momentanément. Or, l’Amour au sens de cette
béatitude spirituelle, dans le milieu provisoire
que nous connaissons, dans lequel nous évoluons
sans cesse, EST permanent.
Il est vrai que le corps physique et le mental ont
une raison d’être pour eux-mêmes dans leur
désir respectif. L’homme serait un ordinaire
contemplatif si, le but de l’amour était d’assouvir
des appétits uniquement physique et mental. En
revanche, il serait hypocrite de déclarer par
l’affirmative, que l’individu doit rechercher au travers
de cet espace « divin », d’expression spirituelle
l’amour qu’il conçoit comme authentique. L’Amour
vrai ignore l’antagonisme. Toutefois il s’intègre
pleinement avec la loi des conséquences, cette
chaîne de cause à effets que nous pouvons
également appeler la compensation directe d’une
action.
On ne le répète jamais assez, les us
et coutumes issues de notre passé, sont si bien
ancrés dans notre conscience que nos comportements
se calquent souvent d’après ces conduites stéréotypées
même, si au pire nous remontons jusqu’à
ce qu’il est convenu d’appeler « la TRADITION
».
Si nous avions une vision en rapport avec ce qui vient
d’être dit, nous ne sommes pas réellement
en concordance avec le souci de faire progresser la
société bien que cette responsabilité
demeure une cause indirecte.
Aimer, c’est partager et servir. Sous toutes ses formes,
l’amour contribue à la Paix de l’âme ou
du cœur. Parallèlement, le mot « amour
» est galvauder pour un oui, pour un non. En fait,
les évènements de tous les jours de par
le monde nous le prouvent bien. Hélas ! Pourtant,
l’amour n’est pas l’apanage de quelques religions, d’organisations
humanitaires ou autres. Chaque institution humaine est
et doit être en mesure de revoir, dans quelle
mesure elle est capable de restaurer l’esprit de partage
et de reconnaissance. Chacun se fige, parfois malgré
soi, sur des orientations d’expressions éclatantes
et enjouées mais, qui ne révèlent
en fait, qu’une tendance à cause des intérêts
strictement personnels. Quant à la passion, elle
vise surtout un besoin individuel qui apaise le mental
face à un manque de maîtrise ou d’une insatisfaction
perpétuelle. Dans le langage de l’amour, il y
a une relation entre la métaphysique de l’âme
et le corps. Ici, un véritable mariage se construit.
Tout se confond sans pour autant qu’il ait un oubli
quelconque de la part de celle ou de celui qui abandonne
son regard pétillant sur la compassion envers
tout ce qui est appelé la VIE !
Tout est possible sur le sentier de l’Amour. L’Amour
peut tout changer sans condition préalable. Il
aide l’âme à avancer, à apporter
son concours dans le processus de l’évolution
de l’espèce humaine sa « Justice »
est indivisible, incontournable aucun esprit d’iniquité
lui résiste et il bannit toute peur. Si, à
son tour l’homme accepte de prendre en main sa véritable
destinée, c’est à dire de conduire l’humanité
vers cette perspective où tout ne cesse d’évoluer,
alors il aura accompli sa mission. Dans ces conditions,
face à ses obligations et à ses droits,
ses dettes seront effacées à jamais. L’humanité
pourra enfin atteindre la fin d’un cycle infernal du
recommencement tant en ce qui concerne son histoire
à travers les âges, que ses doutes dues
à ses obstinations et sa folie de tout ramener
au particulier.
Mais en aucun cas, l’Amour serait un bien appartenant
à une quelconque personne :
Il est divin, impersonnel, permanent et fugitif envers
celles ou ceux qui tentent de s’en approprier !
Dans notre prochaine réflexion, nous parlerons
de l’amour dans le couple
RV
Schoelcher (Martinique), le 31 mai 1993