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Les pensées du mois d'Aout 2004

LA PRIÈRE


La prière a toujours été un sujet de réflexion et de controverse. En effet, elle soulève cette ambiguïté soutenue par le commun des mortels à savoir si elle était uniquement mise au service de la religion ou à des faibles d’esprit.
D’autre part, aurait-elle une véritable nécessité tant sur le plan religieux que spirituel, dans une société qui serait tentée non pas d’être uniquement athée, mais qui cherche en vain d’autres refuges que celui du matérialisme, de l’hypocrisie, de la cruauté et de la violence.?
D’une façon ou d’une autre, nous prions que nous soyons croyants ou pas. Même l’être le plus irréductible et hostiles aux valeurs intrinsèques de la vie prie sans se rendre compte. Il élève son degré de concentration vers un point le plus noble et respectable de son être. A ce point, il tente d’espérer de recevoir quelque chose de précis correspondant à sa notion des valeurs des choses de la vie due à son milieu et à son éducation.

Il est proposé ici un examen sur un principe, qui a fait couler beaucoup d’encre sans pour autant comprendre, du moins observer les causes qui ont amené l’homme à différencier la dualité de sa conscience, des phénomènes naturelles et de la religion.

Dans la détresse, dans le désarroi, comme dans la dépossession, l’homme a tendance à jeter un regard à l’intérieur de lui-même. En tournant son esprit vers sa conscience, il ose enfin croire qu’il n’est pas seul. En d’autres termes, il prend conscience de sa dualité, il communique avec lui-même tout en négligeant le monde extérieur. Aussi étrange que cela puisse paraître, nous prions tous, mais de diverses manières, à notre façon, à des degrés différents bien entendu. Ceci ne voudrait dire en aucun cas que ce type d’introspection soit religieux uniquement. Certes, selon l’éducation religieuse ou non que nous ayons reçue, nous avons l’habitude de considérer que le fait de prier relève et concerne que les croyants et pratiquants. L’idée rationnelle veut que rien n’existe à peine soi-même en tant espèce consciente. Certaines philosophies exhortent que l’homme n’est que le résultat d’un processus purement mécanique, sans volonté consciente et qu’en réalité, si réalité il y a, celle-ci, cette volonté, est aussi mécanique que son origine. De plus, qu’elle ne peut avoir une volition individuelle, c’est à dire que l’homme ne ferait pas partie d’un ensemble de phénomènes et ne serait qu’un segment, qui, au fil des millénaires, aurait pris conscience de lui-même et se serait séparé du Tout. Par conséquent, toujours selon cette philosophie, la conscience a émergé d’une adaptation consensuelle des éléments qui la compose et que cet état de fait est le résultat d’un acte hasardeux sans besoin réel.
En fait, l’espèce humaine évolue sur plusieurs plans mais ce qu’il faut entendre par plan, ce sont ces stades de compréhension, ce sentiment de reconnaître l’expression d’un état physique et métaphysique dans lesquels l’homme trouve ses moyens de développement.

Souvent, on rencontre des gens qui, durant un las temps, se sont consacrés à l’étude, à la réflexion, à la recherche. Puis vint le moment crucial où tout doit se jouer pour l’acquit intellectuel, le savoir afin de pouvoir faire face à l’épreuve et ce peut être un examen, un concours à l’entrée aux grandes écoles, à une réussite quelconque, bref, un moment d’angoisse s’amorce devant un jury ou autre prétoire quand s’il s’agit de proposer un projet, une thèse à un auditoire ; il y a aussi ces gens attendant un proche à la gare, à l’aéroport où l’on vient d’annoncer un retard anormal. De suite, nous pensons au pire, mais nous espérons, nous prions qu’il ne soit rien arrivé à nos proches Un autre exemple fera mieux saisir notre analyse, un membre de la famille est gravement atteint d’une maladie, il était quelqu’un qu’on affectionnait beaucoup si bien que chacun espère qu’il s’en sortira. C’est alors que l’on s’agite pour trouver le meilleur médecin de la ville ou du pays pour espérer une rapide guérison. Dans le même temps, il est fait abstraction des soucis personnels et immédiatement matériels. L’amour ou l’affection est si intense que les autres membres de la famille finissent par se dire : « pourvu qu’il s’en sort, si seulement il était possible de le tirer de cette maladie, etc. » si ces souhaits d’espoir sont de simples expressions naturelles il ne fait aucun doute qu’ils ont une attitude qui relie l’homme à sa nature spirituelle (pas religieuse). En définitif, il prie à sa conscience intérieure pour conjurer la fatalité qui pourrait l’attendre dans cet exemple, la fin d’une vie, la mort !

Dans l’ultime concentration, le candidat ose espérer la réussite. Pendant l’introspection, le candidat s’adresse donc à une conscience mieux adapter que lui, capable de comprendre ses inquiétudes (parce qu’auparavant, il a tout essayé en vain pour vaincre ses peurs ou ses inquiétudes). Cette conscience n’est autre que la sienne, mais à qui il attribue aussi, malgré lui à ces moments de désespoirs, une puissance incommensurable, le temps d’un passage obligé, le pouvoir de l’entendre, voire d’exaucer ces attentes dans ces périodes vulnérables. Au cours la grande guerre de 1914 à 1918, beaucoup de jeunes soldats ont vécu de telles expérience de la prière sans pour autant aient été de fervents croyants. Ils appelaient leur mère, s’adressaient à qui ils pensaient être entendus. Il n’y avait rien à cela de religieux ou de nature mystique. Il faut simplement reconnaître que l’homme n’est pas un amas fait de chair et d’os, ni un pantin mécanique, lorsque l’épreuve le gagne, il se met finalement à douter de ses propres certitudes matérialistes.
Dans le texte intitulé « les religions », il avait été fait allusion au sens étymologique du mot « religion ». Celui-ci veut dire tout bonnement relier ; ainsi, l’être religieux est celui qui se relie à quelque chose, sans détour il est permis d’avancer qu’il s’agit d’une relation entre lui et la divinité, en l’occurrence, selon l’adaptation qu’il lui confère, ce sera avec le Dieu qu’il admet en tant que tel et selon la conception que sa religion lui suggère d’adorer.
En fait, il existe deux types de religions l’une est institutionnelle publique et réglementée, que les humains prétendent représenter, pas forcément nécessaire, l’autre, est une tentative essentielle qui abandonne l’être à ce besoin d’espérer à une puissance surnaturelle. Si, par cette croyance, l’individu corrige constamment ses erreurs, mène une vie droite, vertueuse, sans pour autant pratiquer ou suivre les rites définis par l’obédience religieuse à laquelle il appartient, cela reste alors un bienfait pour l’humanité. Au cas contraire, si l’homme s’évertue à réciter des interminables prières écrites dans les édifices prévus à cet effet sans rechercher à donner l’exemple à acquérir les valeurs qui se dissocient de l’intolérance ou autres types de conduite négative, nous aurons plus à faire à un imposteur qu’à un véritable disciple de la paix et pour la paix dans le monde. Il ne faut pas confondre le symbolisme avec le rite pratiqué sans conscience. Prenons un exemple concret : nous allons fêter comme chaque année l’anniversaire de notre amie, sœur ou épouse Joséphine. Comment allons-nous, nous y prendre ? Nous penserons, comme le veut la tradition, à lui offrir un cadeau ; définir le jour le plus approprié pour marquer notre sympathie à cette fille ou femme. Le jour venant, nous commencerons à modifier l’ornement habituel de notre maison. Ainsi, peut-être, nous la fleurirons d’avantage, installerons des nappes de table différentes correspondant aux goûts de Joséphine. Nous donnerons plus de couleurs et de vie à la maison qui doit l’accueillir. Le moment venu, nous allumerons des bougies attrayantes, lumineuses, colorées, placées avec délicatesse sur la table où seront posés de multitudes friandises et mets succulents. Mais réellement, avons-nous besoin de toutes ces panoplies ? Pas du tout ! Joséphine sera certainement heureuse de recevoir son présent avec les embrassades habituelles puis reprendre ses activités habituelles qu’elle avait laissées tout juste avant ce modeste rituel car ceci est bien un rituel. Il aurait été aussi bien de lui écrire ou lui envoyer le cadeau par la poste avec des mots appropriés. Même, par ce procédé nous obéissons à loi du rituel. Mais nous ne pouvions pas lui « jeter » le témoin de notre affection, ce cadeau, à la figure en lui disant qu’on a pensé à elle !
C’est un peu ce que nous faisons de la prière ou autre rite jugé sacré par soi-même. Ce sont donc la pensée qui purifie ou salit le rite. Le lieu n’étant qu’un aspect élémentaire qu’il s’agisse d’église, de synagogue, de temple ou autres édifices quelconque. Donc, on y trouve ce qu’on y met ! Le rite peut être sacré ou profané. Il en sera de même de la façon que ce rite sera fait. Un mauvais prêtre, rabbin, moine ou imam fera sans aucun doute fuir ces fidèles. Des cérémonies creuses, des prières répétées machinalement avec des formules liturgiques traditionnelles sans foi ni substances, sans énergie, seules véhiculées par le dogme poussiéreux, ne sont que mendicité. Quand la structure religieuse devient plus importante que l’éthique, les valeurs morales, celle-ci frise l’hypocrisie pure et simple.
Un étudiant de la philosophie indoue a fait remarqué à ce sujet, le commentaire suivant :

« Une religion a trois justifications :
-a) la signification qu’elle donne au monde exerce une influence pratiquement heureuse sur le caractère et les actes des gens ;
-b) l’affirmation d’un ordre d’existence plus élevé que l’ordre matériel ;
-c) la proclamation que la communion avec la puissance divine est possible. Si une religion instituée manque à l’un de ces buts, n’empêche pas les gens de mal agir et ne les persuade pas que leur existence physique poursuit une fin élevée, elle commence à faillir à son rôle. C’est pourquoi l’on rencontre actuellement tant d’athées dans les pays modernes. Tant de sacrifices, d’épreuves, de souffrances ont été vécus qu’il faille encore accepter aveuglement des théories à l’heure même où le désarroi est à son comble… »
Contrairement à des affirmations burlesques, l’athéisme est tout autant respectable que la religiosité. Il convient uniquement de discerner le respect d’autrui avec l’intolérance d’où qu’elle vienne. »
Autant un corps humain privé de nourriture cherche à tout prix de quoi calmer sa faim, autant la prière est une nourriture pour l’âme et nous l’avons constater quelles sont les raisons qui lui incite à extraire de ses profondeurs la note vibrante de cette aspiration spirituelle le guidant jusqu’à la solution salvatrice. Cet aspect particulier de l’être reste évidemment très personnel. Beaucoup de gens en effet, créent eux-mêmes leur prière à partir d’une expérience positive ou négative de la vie et leur prière sont des plus sincères, des plus authentiques, des plus émouvant et méritent bien entendu le respect absolu.

La prière, telle qu’elle est retenue dans cette réflexion, n’a jamais eu pour seul objectif que pour obtenir quelque chose. En effet, elle peut être une action de grâce ou de reconnaissance des bienfaits accordés par nature. Les anciens égyptiens et les amérindiens pour ne citer qu’eux par exemple, vénéraient et remerciaient la Nature pour les dispositions naturelles qu’Elle dispensait à l’homme.

Le pharaon Amenhotep IV (ou Aménophis IV en langue grecque), était plus qu’un homme religieux. Il était aussi un philosophe hors du commun. Il a osé bouleverser le système religieux de son époque en érigeant le monothéisme consistant à déclarer qu’il n’existe qu’un seul Dieu dans tous l’univers et symbolisé par le soleil avec ses rayons. Il s’agit bien d’un symbole et non une réalité divine donnée à l’astre principal du système.
Ce Grand-Maître de la philosophie, est né à Thèbes (du grec Thébai) mais la ville s’appelait en égyptien Ouaset.
Ce pharaon a été ridiculisé accusé d’hérétique sa puissance royale fut brève mais très riche en connaissance. Aujourd’hui encore, bon nombre de religions adoptent en de diverses façons sa philosophie du monde spirituel.

En voici un bref aperçu la première concerne l’hymne à Aton le dieu solaire par le pharaon Amenhotep IV ; l’autre, par la tribu indienne iroquoise :

« Ton apparition est belle à l’horizon du ciel, O soleil vivant, qui a vécu le premier… Tes rayons embrassent les pays autant que tu en as créés. Tu es éloigné et pourtant tes rayons sont sur la terre

O soleil, quand à l’horizon tu te trouves à l’ouest des cieux, le monde est dans les ténèbres semblables à la mort.
Lumineuse est la terre, quand tu te lèves à l’horizon. Lorsque tu te manisfestes comme Aton, le jour, les ténèbres sont bannies. Lorsque tu envoies tes rayons, les deux mondes sont en fêtes.
Tu vois tes peuples s’éveiller et se mettre sur pied, parce que tu les as élevés ! Leurs membres baignés, ils préparent leurs vêtements, les bras élevés en adoration devant ta venue. Puis, dans un monde tout de lumière, ils font leur travail.
« Tous les arbres et les plantes fleurissent, les oiseaux s’agitent dans leurs marécages, les ailes levées vers toi, en adoration. Tous les moutons dansent sur leurs pieds, toute la gente ailée vole ; ils vivent, lorsque que tu as luit en eux.

Les barques montent et descendent le courant des fleuves ; tous les grands chemins sont ouverts parce que tu t’es levé ; le poisson, dans la mer, saute devant toi, et tes rayons s’étendent jusqu’au sein du grand océan.
Tu es celui qui crée l’enfant de l’homme dans la femme, qui met la semence terrestre dans l’homme, qui donne la vie à l’enfant dans l’embryon, qui le calme pour qu’il ne pleure pas, qui donne le souffle pour animer chaque être que tu crées. Quand l’enfant sort du corps, le jour de sa naissance, tu lui ouvres la bouche, afin que son âme puisse parler, puis tu supplées à ses besoins
Combien tes œuvres sont variées ! Elles nous sont cachées. O puissant symbole du Dieu unique, dont les pouvoirs n’appartiennent à personne d’autre, et près de qui aucun autre n’existe !
(Amenotep IV vers 1350av/JC)

Voici l’autre extrait d’une prière Amérindienne :

«Nous rendons grâces à notre mère, la Terre, qui nous soutient. Nous rendons grâces aux rivières et aux ruisseaux qui nous donnent l'eau. Nous rendons grâces à toutes les plantes qui nous donnent les remèdes contre nos maladies. Nous rendons grâces au maïs et à ses soeurs les fèves et les courges, qui nous donnent la vie. Nous rendons grâces aux haies et aux arbres qui nous donnent leurs fruits. Nous rendons grâces au vent qui remue l'air et chasse les maladies. Nous rendons grâces à la lune et aux étoiles qui nous ont donné leur clarté après le départ du Soleil. Nous rendons grâces à notre grand-père Hé-no, pour avoir protégé ses petits-enfants des sorcières et des reptiles, et nous avoir donné sa pluie. Nous rendons grâces au Soleil qui a regardé la terre d'un oeil bienfaisant. Enfin, nous rendons grâces au Grand Esprit en qui s'incarne toute bonté et qui mène toutes choses pour le bien de ses enfants »

Iroquois. (Chants peaux-rouges, traduits de l'américain par Hubert Comte.)
"Pieds nus sur la terre sacrée"

D’autres grands personnages, philosophes ou sages ont aussi adressé des prières de grâce ou de reconnaissance à la Nature ou à leur Dieu intérieur et personnel. Malheureusement ils furent considérés comme des dieux alors qu’ils étaient de simples humains, certes, très évolués, mais leur souci premier était de servir la société en particulier et l’humanité en général. La nouvelle pensée occidentale affirme que ces érudits de la connaissance n’étaient autres que des « illuminés », au sens péjoratif, des imposteurs ; qu’ils cherchent à voiler les réalités sociales, en vue de régner en maître dans un milieu social défavorisé et pour profiter des privilèges que cela semblerait procurer. De telles affirmations n’engagent que celles ou ceux qui s’illustrent dans la critique négative subtile et dans laquelle ils se plaisent. Mais si la véritable connaissance a une conscience, elle ne peut s’exprimer que par la voie du respect de la différence d’opinion et de la tolérance. Le reste, ne trouve pas asile dans cette esquisse particulière se consacrant à la recherche de la paix et de la vérité sur la terre des hommes.
Enfin, nous avons remarqué très partiellement que la prière n’est pas seulement d’ordre religieux, mais en raison de l’intolérance chronique et de mauvaise foi dissimulée, beaucoup réfutent sa raison d’être dans la vie entière et à toutes les circonstances qui invitent l’homme de « voir » celle-ci autrement.

D’une manière générale, le fait espérer, même de se supplier est une prière. Toutes les caractéristiques intérieures s’extériorisent à un moment ou à un autre au cours de notre vie, qu’il s’agisse de périodes joyeuses ou désagréables. Il reste à présent de savoir si la prière agit réellement, du moins, conduit-elle vers une véritable réalisation, une sorte réponse celle qui est attendue par le ou la suppliante ?
L’homme est avant tout un créateur en puissance, il lui est certainement possible d’atteindre le summum de ses potentialités de créativité. En conséquence, il préférable qu’il se consacre avant tout à l’application de ces facultés créatrices en question que de s’abandonner à des illusions comme à l’attentisme chronique. Cependant, dédaigner les autres possibilités faisant de lui un être pensant et conscient, c’est sous estimer les autres champs d’action pouvant lui permettre d’accéder à une sorte d’équilibre moral et psychologiques. Mais sa conduite personnelle étant essentiellement basée sur le matérialisme esclavagiste, il ne peut passer son temps à scruter par le microscope de la philosophie ses erreurs et ses vérités sur la contemplation de ses prouesses et de ce qui fait partie de cette réalité c’est à dire la vie tout simplement.

C’est pourquoi il est dit que nul n’est infini en connaissance et que c’est dès l’instant que l’on est sur le point de croire que nous savons beaucoup de choses, qu’en vérité le mystère s’agrandit au pire, que nous ne savons rien !

RV 12/08/2004

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