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FAUT-IL CROIRE ?

Le progrès a fait, dans les domaines les plus variés, un bond extraordinaire. Il a été estimé qu’en vingt ans, l’homme a accomplit un travail qui aurait demandé au moins cinq cents ans, si son état d’esprit et sa curiosité était dénuée de réelle aspiration. De ce fait, la société moderne peut se poser la question de savoir si, en dépit des grandes prouesses, il est encore de bon ton de croire ou non, aux « choses » abstraites qui font partie malgré tout, des conditions humaines. La vie elle-même est vue comme une banalité sachant que l’on tente de conquérir l’espace et le temps sans pour autant maîtriser les habitudes d'ici bas ayant pour principal vecteur, l'attachement au désir d'être et de posséder.

La pensée traverse alors les idées pernicieuses, contradictoires, elles passent au-dessus des tumultes des grandes métropoles, assaillies des contingences matérielles et meurtries par la négativité résultant des comportements irréfléchis. C’est pourquoi, l’indifférence pèse sur la conscience des uns et des autres, toutefois, même si celle-ci permet à bein des égards, de dénoncer et de caractériser le facteur majeur nuisant à l’harmonie et la sécurité de la société.

L’individu peut protester à grands cris contre tout ce qui suggère la responsabilité et l'engagement pour une réflexion excluant toute forme d’attentisme ou de discrimination. Rien ne vient de l’extérieur tant que nous sommes contraints à évaluer notre épanouissement. Peu de chose se réalise sans aucune solidarité. L’absence de cohérence des idées multiples, le refus systématique d’une logique d’apparence illogique, situent l’individu dans une position sectaire, intolérante et ce, malgré toute la jovialité dans laquelle il se plaît d’exhiber des théories à peine apodictiques.

La liberté de penser et d’expression n’est pas absolue mais il accorde tout de même à l’homme la contrainte de respecter les droits de l’autre. Le manque de respect est un des maux auxquels la société est en permanence confrontée. L’orgueil humain a faussement conduit l’homme à son isolement en voulant défier la nature, malgré ses limites aussi bien physiquement que mentalement. Se sentant humilié – à tort- il ne peut accepter sa dépendance envers cette étendue d’espace et de temps. Certes, cette attitude a joué un rôle positif quant à ce scepticisme scientifique et patent voire extrême par moment. Dans sa recherche, l’homme de science authentique se réserve d’affirmer sans expérience directe que telle ou telle loi régissant l’équilibre et l’ordre dans l’Univers soit le résultat d’un phénomène qui s’est projeté dans le cosmos pour satisfaire une conscience capricieuse. S’agissant d’équilibre et d’ordre, si la pensée en tant qu’ondes vibratoires, pénétrant les éléments formant la face « cachée » de la matière ( atomes, les molécules entrant dans la composition des ondes cosmiques, l'électricité,etc…), était la cause ou l’ordre principal, rien ne suppose l’absence totale de cette condition première appelée par les uns, le « big-bang », par d’autres, le hasard, par d’autres encore, le Créateur sous le vocable de « DIEU ». Ce sont simplement les limites des formations mentales véhiculées par la terminologie et des conventions intellectuelles et sociales qui font la complexité de la réalité par rapport à l'actualité des phénomènes.

Les physiciens du monde contemporain se sont aperçus sans trop d’étonnement, de la relativité du vide, du temps, comme celui du mouvement de rotation ou de satellisation autour d’un noyau ou d’un axe. De plus, ce mouvement se conforme à la transformation de l’élément matière et de la subtilité de l'antimatière qui procède à l’établissement de la loi fondamentale de la physique : le changement perpétuel de cette matière par lui-même et en lui-même ! En fait, c’est cette loi seule du monde empirique de la formation des mondes, qui n’est pas soumise au changement ! Par exemple, la terre tourne autour du soleil sur elle-même depuis son axe, comme tous les autres astres du cosmos ceci dans un ordre parfait bien que des sentiments intérieurs pourtant légitimes tentent de prouver le contraire.

Ainsi, si une énergie consciente, sans « corps » n’est pas concevable en tant qu’actualité et n’est généralement pas acceptée parce qu’elle n’accède pas directement, objectivement à la conscience, celle-ci n’est pas pour autant inexistante en raison de son invisibilité. Elle n’évite pas certes la question torturante de "qui" était avant « qui » ? Puisque « qui », a été créé par « qui » ! Mais "qui" est « qui »? Et ainsi de suite…

L’homme aurait tendance à donner une forme humaine à tout ce qu’il conçoit comme pensée primordiale, plutôt que d’une énergie consciente d’elle-même, créatrice, neutre, excluant toute adhésion familière ou accompagnatrice dans le train-train quotidien de tous les êtres vivants. Le vide, le néant, le non-être n’est, ni le commencement, ni la fin et encore le Dieu que chacun peut concevoir au fond de lui-même qu’il existe ou pas. Observation faite, que l’on soit croyant ou non, car cet état de fait n’affecte en rien ce qui EST dans la continuité de la VIE, dans le processus qui nous échappe, ce que nous sommes obligés de supporter, c’est cette condition permanente de neutralité et d’impersonnalité. Si l’être a eu une origine, ce qui semble indiscutable, il serait difficile d’admettre raisonnablement qu’il viendrait de rien, sinon du néant, du vide absolu. Par analogie, il serait insupportable de dire que l’eau a eu pour cause de commencement « rien », afin de se concrétiser telle qu’elle est ! Autrement dit, rien ne peut engendrer quoi que ce soit puisque notre conscience n’admet pas que la vacuité, soit une substance absente devienne créateur tout en venant d'une autre substance que nous qualifions de "rien". Celle-ci, d’après notre analyse théorique, n’est pas capable de générer quelque chose que ce soit de chimique ou de physique étant donné sa nature et sa non consistance, son non-être.

Donc, la croyance à proprement parler, est une résolution indirecte de l’expérience. Dans notre vie quotidienne, nous croyons plus que nous ne croyons pas ! A l'extrême, il serait insoutenable pour l'homme de vivre en permanence dans un scepticisme de non-croyance, en croyant que tout le possible serait antichambre de l’impossibilité. Parce que nous n’avons pas eu directement l’expérience de la nature de ce qui nous préoccupe, ici et maintenant, mais dont nos sens extérieurs en ont eu la connaissance. Nous sommes soumis à l’état de veille à l’influence du symbole, qui n'est rien en lui-même, il nous suggère des idées que nous acceptons et croyons parce que cela apaise l’esprit. Enfin, nous donnons une réalité fictive aux expériences qui stimulent les émotions inhérentes à la nature de ce que nous sommes. Les choses deviennent alors telles que nous voulons qu’elles soient et non telles qu’elles le sont en tant qu’élément étranger à notre conscience autrement dit, dans leur réalité actuelle et perpétuelle.

En extrême orient, les adeptes de la concentration mentale s’efforcent de déterminer la place qu'occupe l’illusion et la croyance dans notre vie de tous les jours. Cette discipline incite l'élève à étudier, et à dissocier le nécessaire avec l’essentiel tant pour le corps que pour l’esprit. Si cette discipline est travaillée avec assiduité, il naît une sorte de détachement entre la croyance et la connaissance. Le souci de croire ou de ne pas croire disparaît, le mental domine les sensations du désir, le malaise intérieur qui perturbe le calme et la sensation de faire partie du "TOUT" s'élimine de lui-même…

Nous avons l’instinct du besoin sans limite, aussi à croire parce qu’il le faut. Parce que cela est écrit quelque part, parce que c’est la coutume et que socialement on y croit ! Si, avec le temps, cette croyance générale persiste, c’est une raison de plus pour y croire fermement. Sans analyse personnelle, sans support de connaissance directe, sans recherche réelle toute forme d’affirmation serait basée sur la loi de la probabilité reposant sur la croyance. Le politique, le fervent religieux, se retrouvent au même pied d’égalité et ce, malgré la grandeur de l’idée et de sa valeur.

La science moderne a donné une équivalence entre la matière et l’énergie, du moins elle affirme qu’une cohésion est présente afin qu’il ait une expression intrinsèque. Les scientifiques se garderont de se servir des conventions parallèles pour nommer le principe par les expressions qui fâchent ou conduisant à la polémique. Une fois encore, cela ne change en rien le processus fondamental du point de départ présumé des choses et de la fin présagée par les limites de notre mental. Si l’homme tente d’expliquer par la seule voie de ses sens limités la nature exacte de l’existence ou non d’un principe, alors il commet l'erreur de l'égocentrisme! S’il se crée une croyance, c’est à dire des impressions venant uniquement par le sens commun, il refoule sa véritable contemplation sur la nature et de ce fait, il demeure la proie des expériences que les autres lui imposent inconsciemment. Cette vision de l’esprit à travers la hiérarchie des phénomènes est une expérience intérieure qui exige une discipline personnelle.

Le progrès des technologies, le développement intellectuel, modifie de siècle en siècle les conceptions de l'homme sur la nature des choses qui ne seront pas connues entièrement ou dans sa globalité, toujours en raison des limitations du mental. En effet, notre perception objective de la vie et de la matière subit continuellement des modifications à cause des expériences tant sur le plan physique que psychologique.
Tout ceci ne veut pas dire qu'il faille nous engager forcément dans la recherche des sciences et des arts, pas plus que dans la philosophie, la religion ou la politique. De ce point de vue, l'homme est libre de croire à ce qu'il veut. Nos convictions profondes de la vie n'ont pas à recevoir un étiquetage, ni à être mises à l'épreuve de la profanation par quiconque. A propos de l'harmonie humaine, il a été dit ceci: "Il y a des millions de personnes qui n'adhèrent à aucun code moral ou éthique traditionnel spécifique. Le « summum bonum » de leur comportement est cependant égal à celui du plus consciencieux des adeptes de n'importe quel ordre religieux. Simplement, on peut-être honnête, sincère, juste tempéré et amoureux fervent des phénomènes cosmiques sans engager sa foi envers un système et un code de conduite circonspects".

En revanche, nous ne devons pas professer ou imposer un système de croyance - politique, philosophique ou religieux - parce que cela est un certain moyen de se procurer un avantage matériel personnel ou collectif. Sinon, nous ne contribuons nullement au bien-être de la société et bien entendu de l'humanité.
Le monde, avec toutes les diversités qu'il compose, est une sorte de diamant à mille facettes. C'est justement cette multiplicité qui constitue l'unité que nous avons l'habitude de désigner par des arguments apocryphes parce qu'ils façonnent notre vie avec ses mystères et notre relation que nous essayons d'établir mais que nous ne maîtrisons pas.

C'est pourquoi, nous devons d'abord chercher à développer nos facultés d'observation, étendre notre champ d'action et de vision des choses, pour ensuite contempler et d'étudier ce que la nature tente de révéler aux travers de ses sillons complexes à nos yeux. Car ce qui n'est pas commun n'est pas d'emblée une fausse interprétation ou une pratique irréaliste. Nous ne devons pas non plus accepter aveuglement, sans analyse personnelle, une opinion aussi générale soit-elle. Ceci peur créer un désavantage et un obstacle à nos possibilités réelles pas encore mises en pratique pour notre bien.

Aussi curieux que cela puisse paraître, notre environnement est avant tout une formation mentale. C'est cette formation mentale qui limite nos actions aux fins d'une vie remplie de connaissances et ce, pour notre propre bonheur. La différence, la diversité de tous les éléments y compris ceux que dispose l'esprit, sont les véritables formateurs d'idées agissant selon la nécessité de la loi des contraires telle que nous la connaissons dans la théorie de la physique.

En tant que mortels, nous sommes obligés de nous fier à nos expériences tant qu'elles ne produiront pas d'effets désagréables ou nuisibles à notre sécurité, à notre bien-être. Parallèlement, à défaut de connaissance directe, nous avons intérêt à incliner nos croyances devant la preuve objective d'une expérience mûrie par la raison, la logique et la sagesse. Les choses "sont" et aucune exception ne serait accordée pour contenter quiconque sous prétexte que nous acceptons ou non l'existence d'une chose tout en ignorant sa nature exacte ni le fait qu’elle soit à l’origine de ce que nous sommes devenus ici et maintenant.

R.V.

Schoelcher (Martinique), le 15 octobre 1993

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