« Optimisme, Pessimisme, et scepticisme »
ont toujours été le comble de la vie !
L’un ne va pas sans l’autre. Les circonstances, les
activités quotidiennes, les expériences
de la joie et de la peine suffisent pour nous amener
au devant de la scène de notre destiné.
Cependant, il est difficile de parler de destin lorsque
les moments agréables ou désagréables
sont susceptibles d’être programmer ou éviter
mais combien ils dansent sur notre subconscient. C’est
un peu comme le bateau qui nous transporte au gré
des vents et marées tant que nous ne décidions
pas de prendre la barre, de façon à contrôler
le gouvernail pour arriver à bon port. Diriez-vous,
peut-être que le destin serait ce long voyage
que nous devions entreprendre, coûte que coûte,
puisqu’il est cette ligne imaginaire que nous avons
tracée d’avance sur notre carte de navigation.
Il n’existe pas de conduite formelle pour dire que
telle ou telle péripétie de la vie soit
cautionnée par le doute ou encore par la confiance.
Chaque individu a sa propre idée sur la vie et
en particulier la sienne. Cette idée ne peut
être connue en son essence que par soi-même
un peu comme l’appréciation d’un morceau de musique
qui semble spécifique et, dans une certaine mesure,
nous ressemble, correspond à notre sensibilité.
L’avenir de l’humanité a toujours fait l’objet
de réflexion profonde. Compte tenu des dégradations
de la nature provoquées exclusivement par l’homme,
mais aussi par les éléments, la nature
recouvre d’une manière ou d’une autre son équilibre.
Il a été beaucoup dit, avec pessimisme
que la civilisation actuelle se laisse emporter par
un courant dangereux. Les difficultés en tous
genres, les combats perpétuels, permettent de
penser que l’humanité « glisse »
et va inexorablement vers le déclin. Les optimistes,
quant à eux, préfèrent rétorquer
que l’humanité se fraye un chemin dans ce désordre
apparent pour démontrer autant que faire ce peut,
que les choses ne sont pas créées pour
être détruites sans aucune raison. Ces
deux points de vue ne sont pas très perspicaces
ni logiques en vérité.
En premier lieu, nous savons que le pessimisme ne
résout rien tant que nous persévérons
dans cette attitude négative et fataliste. En
effet, une telle façon de voir les choses, ne
permet pas, malgré les efforts entrepris d’espérer
un progrès humain dans quel domaine que ce soit.
D’un autre côté, on ne peut pas être
complice d’une sorte de passivité qui exclue
l’expérience fondamentale issue des difficultés
qui permettent à l’homme d’accéder au
degré supérieur de l’échelle de
l’évolution de l’humanité. « Chaque
chose a sa place, chaque chose a son temps » dit-on.
Or, les nouveaux bouleversements économiques,
l’accroissement de la population, les pénuries
progressives des ressources naturelles de tous les pays
du monde, s’ajoutent au nombre croissant de gouvernements,
recherchant des moyens pour s’assurer une indépendance
tout en essayant de gagner la suprématie sur
les autres.
L’optimisme n’est pas non plus une condition qui favorise
le progrès si nous nous bornons simplement à
conserver une attitude attentiste en croyant que les
choses, d’elles-mêmes, seront menées à
bien qu’il s’agisse de succès ou d’échec.
L’être humain, est un être complet au sens
général du terme. Il possède des
facultés lui permettant d’agir en vue de rendre
son environnement agréable, paisible et beau.
En fait, l’homme serait dans cette condition suprême,
en harmonie avec tous les éléments qui
composent la nature. On pense alors à l’amour
de la vie et pour la vie. S’agissant de pensée,
c’est bien elle qui fera manifester les souhaits les
plus sincères afin que la paix soit la résultante
des efforts déployés. Ainsi, l’homme devrait
coopérer avec cet ensemble, une globalité
qui est formée de la collectivité et des
conditions d’existence faites pour avancer encore et
toujours, vers l’idéal que chacun désirerait
atteindre.
Pour cela, l’homme doit sans cesse élever ses
intentions vers quelque chose de plus noble, digne d’être
vécu mais qui a surtout donné à
l’ensemble de la collectivité humaine la joie
et le bonheur. Toutes ces facultés positives
mises en œuvre ne permettent pas d’envisager le déclin
de la fraternité humaine, bien au contraire,
elles développent des sentiments de responsabilité,
de la prise de conscience. Toutes ces volontés
contribuent au meilleur et l’utopie d’un avenir prometteur
sera possible. Le temps deviendrait alors qu’une illusion,
car l’amour n’est pas subordonné à l’influence
d’une montre, d’un calendrier et encore moins d’un chronomètre
! Nous pouvons dire, qu’en dépit du désordre
apparent, des haines, des subversions, des invectives,
ceux-ci sont d’une certaine façon, nécessaires
pour reconnaître et accomplir des œuvres humanitaires,
ils sont l’avant-garde de la paix, une paix à
jamais durable. Que dire dans ce cas des guerres et
ces sortes de mésententes larvées qui
s’étendent dans le temps et dans l’histoire de
l’humanité ? Un simple état d’esprit suffit-il
pour changer les choses ? Si nous vivons ces calamités
perdurables, pourquoi attribuer cela à des causes
fantomatiques ? L’homme n’est-il pas responsable de
ses propres actes tant sur le plan individuel qu’à
l’échelle nationale et internationale ? Nous
ne pouvons pas éternellement nous voiler la face
en accusant les autres, toujours les autres et encore
les autres, sinon, nous ne ferions rien puisque nous
pensons que les seuls sont les autres !
Cette réflexion conduit à poser la question
: « faut-il opter au désarmement afin d’éviter
les conflits coûteux, meurtriers ? Quand on entend
ici ou là prononcer ces mots : « une bonne
guerre, remettrait les choses en place ! » Ou
encore, « une guerre permet de relancer l’économie
» C’est dans une position confortable qu’on entend
souvent ces personnes braver de telles réflexions
sans avoir eu à connaître l’épreuve
du feu au sens la plus stricte. Cependant, il est vrai
que l’homme n’est pas encore arrivé au terme
de sa maturité pour prétendre à
une quelconque sorte d’absence de guerre ou de conflit.
Néanmoins, il a la faculté de transformer
les moyens de guerre par la volonté de résoudre
l’incompréhension par des compromis, des concessions
voire même par des négociations à
court ou à long terme.
La guerre, pourrait avoir dans ce cas, une fin à
caractère positif que si, l’homme optait ensuite
pour une transmutation de ses propres instincts agressifs
qui l’accompagnent tout le long de son parcours à
travers l’histoire. Mais positif ne veut en aucun cas
dire nécessaire, la guerre étant le résultat
d’un certain choix libre et consenti en âme et
conscience. La VIE est aussi une pensée vibrante
et rien ne peut supprimer la VIE en tant que substance
animant les êtres et les choses. C’est la pensée
qui manifeste, crée les intentions jusqu’à
ce que celles-ci deviennent matière, c’est élément
tangible, palpable auquel nous nous sommes si attachés.
Le reste n’est que les subdivisions que la pensée
avait construit détail par détail et image
par image. Nous constatons alors qu’à partir
de la pensée « tout » est possible
: le meilleur mais également le pire ! L’optimisme
est-il vraiment une qualité, une vérité
intrinsèque ? Elle est en tout cas utile et indissociable
aux activités de tous les jours. Il n’est pas
dénué de risque, de vulnérabilité.
Pourtant, nous nous sommes bien rendu compte qu’il fait
partie des attribues de la pensée qu’il est,
par conséquent l’héritage d’un principe
désireux de faire de l’avenir un perpétuel
présent heureux, serein ! L’optimisme confère
à des conditions presque drastiques. On est optimiste
non pas parce qu’il faut l’être, mais plutôt
parce que c’est le présent qui fait l’avenir.
La confiance, le courage, la compassion, l’esprit de
service, la générosité, sont autant
de conditions qui favorisent un état d’optimisme
nécessaire pour ne pas perdre pieds. Les épreuves
de l’existence, les leçons qu’on retire des expériences
facilitent grandement l’acquisition de cette force de
lutter et d’espérer. Certes, nous ne sommes pas
entièrement capables demeurer vingt quatre heures
sur vingt quatre dans un même état d’esprit
et de positivisme sous prétexte que dans la vie
il faut être optimiste ! Cela ressemblerait à
ce chien, ce chat, assis près de la table de
leur maître, espérant croquer un os alors
que celui-ci est en train d’avaler une soupe de légumes
dépourvue de viande et d’os ! Il serait préférable
qu’ils aillent s’investir ailleurs pour trouver une
nourriture suffisante, plaisante et possible.
Nous ne pouvons pas rester dans une position neutre
en déclarant que les choses suivent un chemin
inéluctablement décrété
par une quelconque loi logique, que la nature a impliqué
aux habitants de la planète. L’évolution,
le progrès, la réussite dépendent
des volontés soutenues et des désirs conquis
par la séduction. Une séduction traduite
par les fioritures des choses, également par
les nobles aspirations, celles de vouloir connaître
la paix dans le monde, penser, construire, donc mieux
aimer les êtres et choses.
La joie de vivre, la paix dans le monde, la tolérance,
la compréhension, le partage, la loyauté,
etc… sont-elles vraiment possibles ? N’est-ce pas là
une forme de doctrine dogmatique qui se profile pour
se substituer aux innombrables essais, propositions,
et qui n’aurait rien résolu, ni rien apporté
?
L’abandon des règles sociales, de la morale,
des normes, fait de la société, une société
malade. La moralité est considérée
comme une « règle » d’origine religieuse
ou issue d’une philosophie animiste, surnaturelle ou
spirituelle. C’est pourquoi la société
moderne se refuse à accepter des codes de vie
d’apparence intangible n’apportant pas directement ou
simultanément des effets agréables pour
le corps et le mental. Elle perd de ce fait, son efficacité
pour laisser la place aux dérives telles que
la permissivité et la perversité de toutes
sortes comme la criminalité, la bestialité
et les tendances primitives qui plus est, négatives.
Dans ce même ordre d’idée, l’autre point
important est que l’homme se torture l’esprit pour conquérir
une liberté absolue conçue par l’attachement
irraisonné d’un bien être acquis au détriment
des autres. Ce manque de discipline personnelle fait
croire qu’il faut recourir au plaisir, à l’assouvissement
des désirs, qui font la véritable valeur
de la vie. Dans les civilisations anciennes on appelait
ce comportement l’hédonisme, aujourd’hui tout
simplement la permissivité. Voilà donc,
une des raisons qui ont fait de la morale une contrainte
pernicieuse qui limite ce « bien » personnelle.
La partie animale et naturelle de l’homme doit être
en conséquence, guider en quelque sorte par des
principes éthiques sauvegardant des droits humains
et garantissant l’équité.
Le matérialisme est devenu le symbole de la
société d’aujourd’hui. En effet, il faut
d’abord paraître pour se faire accepter. La réussite
matérielle est le symbole du summum bonnum, de
ce bonheur acquis de façon désordonnée
dans les possessions et les exhibitions. Si on regarde
le but que la société moderne considère
de l’éducation, on s’aperçoit qu’il sert
objectivement et uniquement comme un moyen de gagner
sa vie. Ainsi, tout est devenu une question de transfert
de responsabilité. Dans cette analyse très
élémentaire, on constate qu’il y a de
quoi ce laisser-aller au désespoir, au pessimisme.
Cette position, est-elle louable ?
La société est une entité dynamique
c’est à dire qu’elle s’efforce de bouger et elle
ne peut pas chercher à avancer dans l’inertie
la plus totale. Elle ne l’a jamais été,
l’histoire l’a prouvé de différentes manières
et l’homme, de son état primitif, malgré
ses inclinaisons vers l’agressivité, il a évolué
tant psychologiquement que physiquement. Bien sûr,
nous avons toujours la tendance de croire que les maux
actuels que supporte l’humanité seraient le signe
d’un déclin irréversible de la société,
une fin sans espoir d’un renouveau.
Il y a deux sortes de responsabilité, l’une
est soumise aux membres de la société,
l’autre à l’individu. L’individu n’a jamais pleinement
accepté son rôle dans ce domaine. Il s’agit
d’un fardeau contraignant la liberté personnelle.
Du fait de l’absence de participation de l’individu
à l’élévation de la société,
les choses se dégradent, les valeurs bafouées,
le désordre accomplit sa tâche, les membres
de la société se considèrent abandonnés
de là naît le pessimisme une attitude défavorable
au maintien de l’harmonie générale. Cet
état d’esprit négatif bien que présente
n’influe en rien et en réalité l’ordre
général dans lequel l’être humain
devra coûte que coûte compter dans ses moments
de désarroi ou d’angoisse.
Dans un aspect le plus général, le scepticisme
est une ouverture de l’esprit il converge avec le possible
des choses, dans un sens comme dans un autre. Il n’accepte
pas l’impossible dans le possible, ni le possible dans
l’impossible !
L’homme de science par exemple, à force d’expériences
réussies mais également échouées,
détermine la réalité de sa compétence.
Grâce au scepticisme, les choses de la vie ne
sont pas figées qu’il s’agisse de recherche scientifique
ou d’activités les plus anodines de notre train-train
quotidien. Il permet d’éviter dans de nombreux
cas, l’imprévu, l’improvisation, le doute négatif,
le danger.
Il soumet à la réflexion et au contrôle
les vérités abstraites, les erreurs de
jugement et les déterminations trop hâtives
dans quel domaine que ce soit. Sans connaissance véritable,
rien ne peut éclore. C’est comme la paix dans
le monde qui pas une chose possible dans recherche uniquement
parce qu’elle est abstraite. Tout homme possède
en lui les facultés nécessaires pour participer
à l’acquisition de la paix. Son impossible acquisition
apparente demeure dans ses oppositions. Nous connaissons
les faiblesses de l’homme excluant l’établissement
de la paix mondiale. Le scepticisme se conjugue alors
avec les visions de l’utopiste, invitant à confirmer
que l’avenir d’un principe n’est pas totalement menacé.
L’homme modifie constamment son environnement. L’influence
de l’égo reste puissant et impitoyable dans ses
actions positives et négatives. Il tente de vanter
le succès, la découverte en vue d’une
renommée et non réellement pour l’utilité
finale de la réussite. C’est ce qui freine l’émancipation
du « moi » pour une réalisation formidable
d’une cohésion entière de l’espèce
humaine.
Mais scepticisme doit inclure dans ses objectifs une
direction neutre, exempte d’esprit de compétition.
Son rôle se suffit à lui-même et
génère le progrès tant qu’il y
a respect des autres, dans leurs croyances ou déterminations
même si celles-ci semblent être en contradiction
d’une philosophie, qui culturellement s’écarte
d’une norme sociale acceptée ou non par la nôtre.
L’homme équilibré n’est pas un être
qui a une connaissance superficielle de nombreux sujets,
il n’est pas non plus un homme intensément instruit,
une encyclopédie. C’est un homme de culture.
Il affine ses connaissances, il maîtrise ses imperfections
afin de mettre au service des membres de la société
le résultat de son travail personnel. Il diffère
du bigot qui tente de tromper, et de s’appesantir sur
les efforts de ses semblables. Si ses critiques sont
uniquement, en vue d’améliorer l’éthique,
la morale, alors il contribue franchement à l’établissement
de la paix dans le monde. Son scepticisme a alors un
authentique pouvoir.
L’adaptation à la technique des principes fondamentaux
d’une vie heureuse repose dans la largesse d’esprit.
Elle n’expose pas la société aux dangers,
aux non-respects de la nature, ni à la recherche
simplement d’intérêts fictifs qui ne font
le bonheur que de celles ou de ceux refusant la nécessité
incontournable d’aimer et de servir l’humanité
tout entière. Parce que le fondement de la vie
c’est d’aimer tout simplement la Vie.
???
R. V.
Tremblay en France, le 20 août 2003